Le processus pour être force de proposition n’est pas simple car viennent alors les vieux démons qui disent au fin fond de la psyche « les autres savent mieux que toi », « qui es-tu pour te mettre en avant comme ça ? »,…
Donc je les ai laissé maugréer à la cave et je me lance enfin avant que tu ne prennes la décision de démissionner de ton poste de président du GIPE.
J’aimerai que nous puissions aborder le thème de la métabolisation ou de l’intégration d’un soin. Il s’avère que je viens d’un courant de psychothérapie psycho-corporelle dont la grande originalité et l’apport à la psychothérapie est de favoriser la détente pour faciliter à la fois l’émergence de la mémoire traumatique et surtout sa digestion, sa métabolisation et son intégration afin d’atteindre l’homéostasie.
Aborder l’étiothérapie par ce biais m’a été d’un grand apport pour encore mieux comprendre ce qu’il se passe lors d’un soin d’Etiothérapie.
Par ailleurs, cette manière d’aborder la thérapie permet d’accompagner plus avant les patients dans la suite du soin avec des massages, de la détente et du repos.
Nous pouvons en parler par téléphone si tu le souhaites.
Avec mon amitié
Belle journée
Patrick
Patrick,
Je viens juste de decouvrir ton courriel…du fin fond de l’Inde ou je suis venu faire une pause dans une clinique Ayurvédique pour quelques semaines.
Merci d’avoir partagé.
Le courant d’où tu es issu porte-il un nom?
Saches que tu es l’un des rares à m’avoir écrit. Depuis mes dernières interventions aux post gradués, seuls 4 personnes m’ont écrit. Une réunion du bureau a donc été suscitée et le GIPE, comme tu as dû le lire dans la lettre d’informations, a été pour le moment mis en sommeil, faute de l’implication des praticiens.
Les quelques courriels reçus et la tonalité des questions soulevées par les praticiens a conduit l’équipe aux commandes à concentrer le tir sur les activités de l’IFE. Il y aura donc davantage d’accent mis sur la formation et les questions relatives aux cours étant donné le type de demandes auxquelles nous sommes confrontés.
Je crois que la lettre de Patrick a été claire sur cette orientation.
La question de l’accompagnement du patient, que tu évoques, aurait sans doute été intéressante à aborder lors de notre dernière réunion de post-gradués. En ce qui me concerne, ma teinture d’analyste m’a depuis fort longtemps fait comprendre l’importance de la symbolisation dans la métabolisation d’un soin. Pouvoir se formuler et penser ce que le soin a fait émerger ou produit rend le soin efficace. Sinon le patient reste dans l’impensé et ne parvient pas à faire des choix conscients. Voilà pour le corps psychique. Le biologique et l’atomique ne sont pas dans l’ordre de la pensée. Dans l’ordre du psychique oui, mais pas dans la conscience langagière.
Il me semble que cet aspect nécessite en effet que chacun(e) y consacre du temps.
Maintenant la technique employée peut varier en fonction des cohérences personnelles. Pour ma part je trouverai intéressant de parler des réactions et sensations corporelles ressenties par le praticien ainsi que par le patient au cours d’un soin. Il m’arrive très fréquemment de sentir les vagues de sensations me parcourir des pieds à la tête AVANT que le patient les sente. Je le dis à haute voix et la plupart du temps les patients sont surpris et confortés par ce partage. Et le fait que cela soit aussi sensible physiquement leur fait comprendre que la totalité de leur être est impliquée dans le soin. Pour ma part, cela rejoint le concept d’image inconsciente du corps telle qu’évoquée par Françoise Dolto du courant analytique duquel je suis issu.
